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Dijon
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L'avare de Molière

Avec le groupe de première année de Sciences Po, nous sommes allés au Théâtre Dijon Bourgogne, assister à la représentation de l’Avare, de Molière. Une soirée très attendue, depuis quelques semaines.

Après s’être donné rendez-vous sur le parvis, nous entrons dans le hall du théâtre, toutes et tous sur notre 31. La magie opère dès cet instant. Nous ne nous laissons pas impressionnés par ce magnifique hall d’entrée chargé d’histoire et décidons d’entrer dans la salle de spectacle, et de chercher nos places. Là, dans le brouhaha de la salle, nous contemplons la scène : un décor rustique, d’époque, pourrait-on dire, et déjà, une atmosphère bien particulière s’en dégage.

La lumière se tamise. Ça y est, nous y sommes : nous sommes partis pour 2h15 de spectacle.

Le ton est donné dès le début de la pièce : des entrées, des sorties, des rebondissements, des portes qui claquent, des quiproquos… Une pièce d’un esthétisme incroyable et d’une véracité à couper le souffle.  Plusieurs intrigues se trament, mais bien sûr, le tout reposant sur un seul et même protagoniste : Harpagon, qui représente à lui tout seul les pires défauts du genre humain. En plus d’être avare, c’est un tyran égoïste et misogyne. Mais, il reste un personnage de comédie et donc, nous rions de lui et à ses dépens. On devrait trouver cet homme grotesque et abject ; et il l’est ! Mais ici, sur scène, nous l’aimons, nous attendons avec impatience chacune de ses répliques. C’est en cela que le théâtre est prodigieux : Harpagon est tellement ridicule, tellement absurde qu’on finit par le trouver attendrissant et bouleversant ; même, on éprouve une certaine peine à le voir s’agiter dans tous les sens, mettre à mal toutes ses relations, pour garder ne serait-ce qu’une minuscule partie de son butin.

Le point d’orgue de la soirée arrive justement quand Harpagon déclame sa fameuse tirade : « Au voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné … » Dans une énergie folle, le comédien Emmanuel Vérité porte bien son nom : il nous emporte dans sa frénésie, dans sa course effrénée jusqu’à ce qu’il finisse par tomber. Il nous entraîne alors dans sa chute et on y croit.  

Viennent les saluts ; cinq rappels, la salle est ébranlée, nous aussi.

 

Nous avons eu la chance de rencontrer 4 des comédiens présents sur scène pour ce qu’appelle le TDB, « une rencontre plateau / devant scène ». L’occasion rêvée pour nous de poser toutes les questions, même celles qui nous semblaient les plus sottes, mais auxquelles les comédiens prennent le temps de donner une réponse, malgré une fatigue certaine ; une belle rencontre et de beaux échanges.

Merci à la troupe du TDB pour ce joli cadeau.